lundi 25 septembre 2006

Les excuses d'un Arabe

par Emilio Karim DABUL
paru dans le NEW YORK POST du 12 Septembre 2006
Adaptation française de Simon PILCZER, volontaire de l'IHC.
Qu'ils soient tous deux remerciés de nous prouver qu'il ne faut désespérer de rien.


Eh bien nous y voilà, cinq ans plus tard, mais c'est exactement pareil ici : des excuses d'un Arabe américain pour le 11 septembre. Non, je n'ai pas aidé les tueurs à s'organiser, ni contribué en aucune manière à leur terrible cause. Cependant, j'ai été l'un des millions d'Arabes américains qui ont fait l'indicible pour le 11 septembre : Rien.

La seule fois où j'ai élevé la voix pour protester contre ces hommes qui ont tué des milliers d'innocents au nom d'Allah, ça a été derrière des portes fermées, dans la sécurité d'amis et de ma famille. J'ai écrit à un moment donné un essai au vitriol condamnant ces actions, mais la crainte de devenir un autre Salman Rushdie m'a toujours gardé de tenté de la publier.

Eh bien, j'en suis malade de ne dire la vérité qu'en privé - que des Arabes à travers le monde, dont des arabes américains comme moi-même, doivent commencer de tenir notre culture pour responsable des actions folles et violentes que nos extrémistes ont perpétrées dans le monde entier.

Oui, nos extrémistes, et notre culture.

Chacun des pirates de l'air du 11 septembre était un Arabe et un Musulman. Les défenseurs (y compris le Président Bush) ont essayé de nous rassurer sur le fait que le 11 septembre n'avait rien à voir avec l'Islam, mais que c'était la déformation d'une grande et noble religion. Avec tout le respect qu'on lui doit, lisez le Coran M. le Président. Il y en a assez là, pour celui aux tendances extrémistes, pour trouver la voie du jihad mondial.

Il y en a aussi suffisamment dedans pour quelqu'un avec un état d'esprit différent, pour trouver le chemin des lumières et de la paix. Lui encore, Rushdie l'a trouvé en 2001 : cela a vraiment à voir avec l'Islam. Un Chrétien qui au nom de Dieu, place une bombe dans une clinique où se pratiquent des avortements, est encore un chrétien, au moins selon son interprétation ; et dire autre chose n'infirme pas le fait qu'il a passé beaucoup de temps à réfléchir à sa version de la seule et bonne chose à faire.

Les hommes qui ont tué 3.000 de nos concitoyens le 11 septembre sont morts selon toute probabilité en prononçant des prières à Allah, et c'est en soi, selon moi, l'une des plus horribles choses ce jour-là.

Et alors que mes grands-parents n'ont jamais mené de jihad, leurs attitudes envers les Juifs n'étaient pas si différentes de celles de Mohammed Atta. Non, ils n'étaient pas partisans de l'Holocauste, mais ils pensaient que les Juifs étaient une source de troubles de nombreuses manières différentes, et ces sortes de croyances m'ont été transmises avant même que je n'aie jamais rencontré vraiment un Juif.

Je suis désolé pour cela, pour avoir un jour cru que quelque chose que mes grands-parents ou d'autres familiers avaient à dire sur les Juifs ou Israël, sur cette question, avait la moindre ressemblance avec la vérité. Il m'a fallu des années pour réaliser que j'avais été abusé, pour croire les généralisations et les stéréotypes auxquelles adhèrent des millions de gens dans le monde arabe : que les Juifs, l'Amérique et Israël sont notre principal problème.

Celui qui observe un régime arabe moyen devrait nous alerter sur le fait que le problème, cher Ahmed, ne se situe pas outre-mer ou à la porte à côté à Tel Aviv, mais il repose sur les despotes brutaux et corrompus que nous avons élevés d'un pays à l'autre au Moyen- Orient, à travers toute l'étendue de l'histoire. Cette histoire, et sa dévastation économique correspondante, est la principale raison pour laquelle je réside sur la rive occidentale de la ville de New York - New Jersey - et non pas celle près de Tel Aviv. Le plus noir de mes jours, je suis satisfait de cela. Je préfère être ici que là-bas, et j'apprécie la liberté et les opportunités sans limites qui étaient essentiellement inconnues pour tant de générations de ma famille au Moyen-Orient.

Aussi longtemps que je vivrai, l'image de l'effondrement de ces tours, alors que je les regardais avec horreur et incrédulité depuis le coin de la 40ème rue et de la 5ème avenue, sera pour moi mon Pearl Harbour, car à cet instant, je m'aperçus que non seulement notre ville était attaquée - mais aussi notre liberté.

Cela l'est encore. Et cela continuera dans les années à venir. Et la menace ne vient pas de l'intérieur, mais provient des fascistes islamiques qui veulent désespérément détruire la liberté et les opportunités que des millions de gens dans le monde recherchent encore.

Cinq ans après ce jour horrible, il est temps pour tous les Arabes américains, et pour les Arabes autour du monde, de protester contre le fascisme islamique, d'élever leurs voix - et là où c'est nécessaire, nos bras - contre ces tyrans, jusqu'à ce que leur épidémie de terrorisme ait été éradiquée de la face de la terre pour toujours.

Emilio Karim Dabul est un écrivain indépendant et un consultant en relations professionnelles vivant dans le New Jersey.

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