vendredi 25 mars 2011

La peste et le choléra

par Alain Legaret


C’est l’histoire d’un pays où la population souffrait du choléra. Quand les habitants prévenaient les pouvoirs publics, ces derniers répondaient qu’il n’y avait pas de choléra.

Et pourtant, les gens souffraient.

Et la souffrance allait en grandissant, tandis que les autorités continuaient à ignorer la douleur et à nier le mal.

Sur ces faits, arrive une femme médecin atteinte de la peste. Elle fait savoir qu’il est intolérable que la population du pays souffre et que les pouvoirs publics ne fassent rien.

Elle se propose d’enrayer l’épidémie de choléra.

Immédiatement, les autorités préviennent du danger : « faites attention malheureux ! Ne la sollicitez pas, elle a la peste ! ».


La population est prévenue. Mais que doit-elle faire face au dilemme cornélien: attraper la peste, ou crever du choléra ?

Les pouvoirs publics successifs, par leur aveuglement volontaire, sont responsables de cet état de fait.

Ils ont laissé se répandre le mal sans réagir, par calcul politique à court terme, qui devient trahison à plus longue échéance.

Ignorer les symptômes est criminel, que l’on soit médecin ou homme politique.

Car enfin, identifier et juguler à temps ces épidémies dévastatrices est vraiment simple:

depuis la nuit des temps, elles sont toujours accompagnées d’une montée de fièvre antisémite, grossièrement maquillée, rapidement obsessionnelle, et qui présente les Juifs comme le mal suprême.



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